Quel que soit le métier dans lequel tu as choisi de te reconvertir, qu’il s’agisse de décoration d’intérieur ou pas, tu devras certainement faire face, au moment où ton activité démarre, au fameux syndrome de l’imposteur. Tu vois déjà de quoi je parle ? Je suis certaine que oui. Et crois-moi, tu es loin d’être la seule. C’est une étape par laquelle nous sommes toutes passées. Dans cet article, j’aimerais te conseiller sur les stratégies que je mets en place pour y faire face, mais aussi te donner des pistes pour t’en débarrasser au fur et à mesure et apprendre à te faire confiance et vivre ton activité sereinement. Voici mes 7 conseils pour lutter contre son syndrome de l’imposteur.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
C’est la petite voix désagréable qui vient te susurrer à l’oreille à chaque fois que tu entreprends une action, un début de projet, une prise de parole, un rendez-vous client… : « je ne vais pas y arriver », « je n’y connais rien », « et si on se rend compte que je ne suis pas experte », « les clients vont se rendre compte de la supercherie » … Bref toutes ces gentillesses qui polluent tes pensées, et que tu ne dirais jamais à ta meilleure amie mais que tu penses de toi-même. Je suis certaine que tu vois très bien de quoi je veux parler, car nous devons toutes faire face à ce méchant syndrome de l’imposteur.
Ce sont nos peurs qui parlent, notre angoisse de ne pas être à la hauteur. Et particulièrement au moment d’une reconversion professionnelle où l’on doute de tout, de nos capacités, de notre légitimité.
Alors comment le dégommer ce fichu syndrome ? Comment faire face à ces pensées négatives qui sapent ta confiance en toi ? Je te livre quelques astuces qui m’ont aidée au cours des années.
Le syndrome de l’imposteur : une étape normale dans toute reconversion professionnelle
Le syndrome de l’imposteur est un gros sujet. Je pense qu’il est vraiment inévitable d’en passer par là. En soi, ce n’est pas un problème, je dirais même que c’est tout à fait normal, notamment, quand on switche d’un métier à un autre. Cela fait partie des étapes incontournables lorsqu’on démarre un nouveau métier.
D’ailleurs, je trouve que la société ne nous fait pas trop de cadeaux. La reconversion professionnelle n’est pas toujours bien accueillie. On doit faire face à des petites remarques pas toujours sympathiques ou bienveillantes de la part de l’entourage. « Tu es sûre ? », « Tu n’as pas peur que ce soit risqué, toi qui avais un salaire confortable ? » …Cela ne nous aide pas non plus à surmonter tout ça.
Pour dépasser ce syndrome tout doucement, voici quelques astuces et conseils que j’aimerais te donner, et qui, je l’espère vont t’aider à surmonter ton syndrome de l’imposteur.
Conseil n°1 : Prends conscience de tes talents et tes acquis
La première chose qu’il est important d’avoir en tête c’est que tu ne démarres pas de zéro.
Souvent le problème quand on se reconvertit c’est que l’on croit qu’on part de rien. Mais, c’est faux. Tu as forcément des compétences et des talents déjà en toi, que tu as développés dans tes anciens métiers. Prends conscience de tous les acquis et réussites que tu possèdes déjà.
Établis une liste de tes forces et qualités
Pour moi, il est important avant même de démarrer ton activité de décoratrice d’intérieur, de prendre le temps d’identifier toutes les compétences que tu possèdes déjà et qui vont te servir dans ton nouveau métier.
Quels sont tes talents ?
- Tu es rigoureuse,
- Tu es habituée au suivi de projet,
- Tu sais gérer les contraintes clients,
- Tu as l’esprit de synthèse,
- Tu as le contact facile,
- Tu as une bonne capacité d’écoute….
Tu as forcément des forces qui sont transférables à ta nouvelle casquette de décoratrice.
Pour info, si tu as besoin d’être coachée et encouragée dans ton lancement d’activité, tu peux également faire appel à moi pour des accompagnements business avec mes mentorats. On y parle mindset, plan d’action, confiance en soi, et bien sûr…syndrome de l’imposteur. 😊
Conseil n°2 : Accepte de commettre des erreurs
Je pense que la plus grande crainte en tant que décoratrice quand on débute, c’est la peur de faire des boulettes.
Alors que justement, il faut accepter d’en faire. Je le dis toujours à mes élèves pour les rassurer. Quand on fait de la déco, on ne sauve pas des vies. Un chirurgien cardiaque qui commet une erreur, c’est embêtant. Dans notre cas, que va-t-il se passer ?
Au pire, on va se trompersur la couleur d’une peinture, dans la commande d’un tissu pour des rideaux. Globalement, il n’y a jamais mort d’homme. Les conséquences ne sont pas graves.
Ça m’est arrivé de commettre des erreurs, de recevoir un papier peint pour lequel je m’étais trompé dans la référence. J’ai dû en recommander un nouveau. Ça fait mal au cœur de se dire qu’on a perdu quelques centaines d’euros pour une bêtise, mais ça fait partie du jeu.
Inutile de s’auto-flageller. Des boulettes, on en fait toutes.
D’ailleurs qui peut prétendre n’avoir jamais fait d’erreur ?
Trouve des solutions
J’aime bien poser la question aux élèves qui suivent ma formation : Quel est le pire scénario qui puisse arriver si tu fais une erreur ?
Tu rencontreras forcément un client désagréable ou pénible au cours de ta vie professionnelle. J’ai l’habitude de dire, environ un par an. Mais dans la grande majorité, les clients sont bienveillants et s’en remettent à ton expertise.
Si tu acceptes ta responsabilité dans une erreur et que tu la répares, tes clients l’accepteront bien volontiers car ils te font entièrement confiance.
Si tu ne cherches pas à dissimuler un problème, mais que tu cherches à le régler, il n’y a aucune raison que cela se passe mal.
L’important pour être une bonne décoratrice, c’est d’être capable de trouver des solutions lorsqu’un problème se présente et de rebondir.
Conseil n° 3 : Fie-toi à ton intuition
Quand on se lance, on est quand même très en demande de projets, car il faut payer les factures.
C’est la raison pour laquelle dans mes débuts, cela m’est arrivé d’accepter des projets que je ne sentais pas au départ, simplement parce que je voulais juste bosser.
Avec le temps, j’ai pris confiance en moi. Et, puis financièrement ça se passait suffisamment bien pour que je puisse me permettre de refuser des projets avec des clients pénibles.
Pour éviter de travailler avec eux, je gonflais le devis de façon anormale ou je disais carrément que je ne souhaitais pas collaborer. J’ai eu par exemple le cas d’un client qui négociait sur chaque prix dès le début. Il me donnait ses propres conditions de paiement. J’ai préféré refuser ce projet, car je n’étais pas du tout confortable avec ça et que ce n’est pas ma façon de travailler.
Evidemment au début, c’est plus difficile à faire, mais au fil des mois, fais-toi confiance, fie-toi à ton intuition. Ne crains pas de refuser une collaboration si tu ne le sens pas.
Souvent, on accepte un projet par peur de ne pas en avoir d’autres, alors qu’au final, ce sera très chronophage et te fera perdre plus de temps et d’argent qu’autre chose.
Conseil n°4 : Célèbre tes victoires et réussites
Je pense qu’il est très important de prendre conscience de tes victoires et de les célébrer. Ce sont en effet, ces réussites qui vont te permettre d’oser dire progressivement que tu es une bonne décoratrice.
Cela peut commencer pendant ta formation de décoratrice, avec les retours de tes profs qui te disent que ta planche ambiance est vraiment réussie. C’est un pas pour repousser le syndrome de l’imposteur plus loin.
Ou encore, la première cliente qui sera contente de ton travail. Mais aussi, de nouveaux devis signés, les réactions positives à la fin d’un projet sur les réseaux sociaux, un commentaire positif…Accepte tous ces compliments. Toutes ces choses positives cumulées sont des petites victoires à célébrer pour se sentir au fur et à mesure légitime.
En effet, intellectualiser ses réussites et savoir les célébrer, est une façon de chasser ce syndrome de l’imposteur tout doucement.
Cela demande une vraie démarche active pour éviter de s’enliser dans ce syndrome et de procrastiner.
Je te conseille de noter toutes ces victoires sur un papier. Cela te permettra de les visualiser et de prendre conscience de tout ce qui a bien fonctionné par rapport aux craintes que tu avais. Cela éloignera le syndrome de l’imposteur au profit de ta confiance en toi.
Conseil n°5 : Fake it until you make it
C’est une expression en anglais que j’aime beaucoup et à laquelle j’ai beaucoup pensé à mes débuts. En français, on pourrait traduire cela par : « fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives ».
Les premiers mois, tu joues un rôle. (Je ne le dis pas cela dans un sens négatif, au contraire, c’est ce qui va t’aider). Tu fais « comme si tu étais » décoratrice (normal tu débutes), mais, finalement, tu le deviens. Comme pour tout ce que tu sais faire : skier, conduire, nager… c’est en faisant que tu as appris. Il faut accepter de faire un peu semblant, d’être un peu mal à l’aise au début pour finalement se sentir légitime et à sa place.
Tu ne le sais peut-être pas, mais avant j’étais prof d’anglais. Après des années d’enseignement, je savais que j’étais une bonne prof. En revanche, j’ai mis très longtemps à me dire que j’étais une bonne décoratrice. Je dirais que j’ai mis un an ou deux pour me sentir vraiment bien dans mes baskets de décoratrice. Sois patiente, ce sentiment de légitimité vient au fil des mois d’activité.
Pour t’aider, entraine-toi à te présenter comme une décoratrice. Par exemple, rends-toi dans les boutiques de décoration, des concept stores, chez des fournisseurs, à des salons professionnels. Va à la rencontre des exposants, des artisans… Certains prendront peut-être ta carte, tes coordonnées.
Même, si au début tu es mal à l’aise, cela t’aidera à « incarner » ton métier de décoratrice. A rentrer dans la posture.
Conseil n°6 : ne reste pas seule
Entoure-toi.
Quand j’ai démarré, on était tout un réseau de copines décoratrices. On n’était pas plus expérimentées les unes que les autres, mais on se faisait relire nos devis, on se donnait notre avis sur des planches d’ambiance, on se faisait des feedbacks positifs ou négatifs.
Quand j’y repense, certains devis étaient clairement sous-estimés, nous en étions toutes à nos débuts en tant que décoratrices. Mais, ce soutien est ultra important.
Avoir une copine de boulot avec laquelle partager, un conjoint auquel confier ses doutes, une épaule sur laquelle pleurer, ça vaut de l’or.
Cela m’a vraiment aidé à prendre confiance en moi et à faire taire ces petites voix négatives.
Conseil n°7 : Passe à l’action : le meilleur remède pour lutter contre le syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur ne devient un problème que si cela te paralyse.
Si tu as déjà vu les Bronzés font du ski, tu connais la fameuse réplique de Josiane Balasko avec son : « j’y vais, mais j’ai peur ! » C’est tout à fait ça. Il faut te lancer. Ose !
Tu ne vas pas te réveiller un matin en te disant : « ah cool, ce matin je n’ai plus de syndrome de l’imposteur ». Ça ne marche pas comme ça. C’est en passant à l’action dans ton quotidien qu’il va s’éloigner tout doucement.
A chaque nouveau type projet, à chaque nouveau défi, tu auras un peu peur. C’est normal. Mais, plus tu sortiras de ta zone de confort, plus le syndrome de l’imposteur va s’éloigner. Tu te rendras compte que tu as réussi à le faire et tu gagneras en assurance.
Lutter contre le syndrome de l’imposteur : un travail au quotidien
Voilà, j’espère que mes conseils pour lutter contre le syndrome de l’imposteur vont t’aider et t’accompagner dans ton nouveau métier de décoratrice d’intérieur. Tu sais, maintenant que ce sont des situations que chacune d’entre nous traverse.
En prenant du recul, tu te rendras compte que l’inconfort fait partie du challenge. Pour faire taire ces voix trop exigeantes qui te mettent la pression, apprends à être fière de toi. Sois ta meilleure amie.
La perfection n’existe pas, accepte le fait que tu feras des erreurs. Cela fait partie de l’aventure ! Fais-toi confiance et passe à l’action !
Si tu as des questions concernant mes formations : la formation signature, mes mini-formations, la formation couleur, n’hésite pas à me contacter. J’y répondrai avec plaisir.
Tu peux écouter mon podcast sur la même thématique podcast #6.
(Cet article est adapté du podcast #6 que j’ai enregistré avec Ikram de Black Turtle Interiors concernant le syndrome de l’imposteur.)